L’Islam et la liberté

‎بسم الله الرحمن الرحيم

Se sentant obligé d’entrer dans le jeu de leurs détracteurs, ou tout simplement en saisissant malencontreusement la perche qu’ils leur tendent, bon nombre de musulmans, dans une posture de défense et de justification face aux allégations, évoquent ce principe flou à la belle consonance que l’on appelle la liberté. Et pourtant dans bien des débats, cette notion est mal comprise et/ou utilisée. Le sujet de discussion étant simplement le respect ou non de la loi.

La liberté, principe subjectif portée par la devise républicaine, oscillera en fonction du bon vouloir de ceux qui établissent le bien et le mal dans notre société. C’est ainsi que ce concept épouse la vision et la pensée occidentale. En somme, nous sommes libres dans la mesure du permis et cette liberté s’arrête aux portes de l’interdit. L’usage de ce terme dans des contextes précis permet en fin de compte d’enjoliver un système spécifique qui au final, comme tout autre, établit des contraintes, permet certaines choses et en interdit d’autres en imposant aux populations une ligne de conduite à suivre et des règles à respecter.

Il n’est au fond question que de lois, de droits et de devoirs découlant d’une idéologie. Ces règles forment ce que l’on appelle un système, élément central d’une société, auquel sont inévitablement soumis les administrés. La liberté absolue est un imaginaire inapplicable dans les faits ; et une société au sein de laquelle nous appliquerions une telle compréhension de ce mot serait non viable et anarchique, il suffit d’imaginer des sociétés où délits et crimes n’en seraient plus.

L’Islam, principe d’existence émanant de Dieu, encadre parfaitement et de façon absolument juste la vie des Hommes. Ceci à travers la relation de l’Homme avec son Créateur ; la relation de l’Homme avec lui même ; et enfin la relation de l’Homme avec ses semblables. L’Islam établit ainsi un cadre à respecter dans toutes les sphères de la vie : le cultuel, l’habillement, la nourriture, les échanges (commerce, économie, etc.), l’éducation, le judiciaire, le militaire, et autres. Chaque système (Islam, capitalisme, communisme, etc.) découle d’une idéologie particulière et c’est pourquoi les règles qui régissent la société peuvent différer en fonction de celle que l’on adopte.

Il n’y a pas de honte à affirmer que nous sommes soumis à des lois, que la femme musulmane est obligée de porter le voile islamique en certaines circonstances, ou qu’il est formellement interdit pour tout individu de caricaturer notre bien aimé Prophète, à Lui La Bénédiction et Le Salut (pour ne citer que des exemples « d’actualité”). La seule différence est qu’en Islam nous sommes soumis aux lois du Créateur quand d’autres sont assujettis aux lois relatives et changeantes des créatures. Face à ces prescriptions, les seules possibilités s’offrant à nous étant de les respecter ou de s’en détourner (être « hors la loi »), c’est ce que l’on appelle le libre arbitre. En l’absence d’autorité islamique, la préservation et le respect des lois de Dieu ne peuvent malheureusement pas être assurés.

“Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a révélé, les voilà les mécréants”.

(Sourate 5 Verset 44)

“Et ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a révélé, ceux-là sont des injustes”.

(Sourate 5 Verset 45)

“Ceux qui ne jugent pas d’après ce qu’Allah a révélé, ceux-là sont les pervers”.

(Sourate 5 Verset 47)

Enfin, la liberté ayant une réalité concrète, une répercussion juridique, et telle que nous devons la comprendre, est tout simplement ce qui s’oppose à la captivité, l’esclavage, l’incarcération, en somme la dépendance à un individu ou à un élément tiers.

Ne nous approprions pas des termes dont nous ignorons les sens profonds, revenons aux définitions tranchées des mots et cessons de les tordre par conformisme.

Et Allah est Celui qui sait le mieux.

Abou Zakaria