La vision du croissant lunaire et les calculs astronomiques

بسم الله الرحمن الرحيم

Extrait d’une réponse de l’éminent savant Ataa b. Khalil Abu Rashta, dirigeant de Hizb ut-Tahrir, à une question qui lui a été posée concernant la méthode de détermination du début et de la fin du jeûne.

(Traduit)

Louange à Dieu, prière et paix sur le Messager de Dieu (ﷺ), sa famille, ses compagnons et ceux qui lui sont fidèles.

A ceux qui s’interrogent sur l’observation du croissant et sur le calcul astronomique.

As-salamu Alaykum Wa RahmatuLlah Wa Barakatuh,

J’ai lu vos questions concernant la vision et le calcul astronomique, et je me permets de rappeler que nous avons déjà publié à plusieurs reprises sur le sujet. Quoi qu’il en soit, j’y répond de nouveau afin de clarifier et confirmer ce qui a été dit, en espérant que cela soit lu attentivement :

1- Nous n’incluons pas le calcul astronomique car les textes juridiques ne renvoient qu’à l’observation. Ainsi, nous jeûnons et rompons notre jeûne en fonction de cela (l’observation). Si nous ne voyons pas le nouveau croissant lunaire le soir du vingt-neuvième jour, nous complétons le mois à trente jours, même si l’apparition du croissant est avéré dans l’absolu selon le calcul astronomique, mais est obscurci (rendu inapercevable) par le fait que le ciel soit couvert. Nous nous appuyons sur l’observation car le texte législatif fait référence à la vision (du nouveau croissant) et non au phénomène cosmique (l’apparition du nouveau croissant dans l’absolu).

Voir le hadith du Messager (ﷺ) rapporté par Al-Bukhari et relatant un rapport d’Abu Hurayrah, que Dieu soit satisfait de lui, à travers lequel on apprend que Le Prophète (ﷺ) a dit :
‎« صُومُوا لِرُؤْيَتِهِ وَأَفْطِرُوا لِرُؤْيَتِهِ فَإِنْ غُبِّيَ عَلَيْكُمْ فَأَكْمِلُوا عِدَّةَ شَعْبَانَ ثَلَاثِينَ »
“Jeûnez quand vous le voyez et rompez votre jeûne quand vous le voyez, si cela n’est pas possible, alors complétez le mois de Cha`ban à trente jours”. 

Et le hadith rapporté par Ahmad, rapportant aussi un rapport d’Abu Hurayrah et à travers lequel on apprend que le Messager (ﷺ) a dit : 
‎« لَا تَصُومُوا حَتَّى تَرَوْا الْهِلَالَ وَلَا تُفْطِرُوا حَتَّى تَرَوْا الْهِلَالَ، وَقَالَ: صُومُوا لِرُؤْيَتِهِ وَأَفْطِرُوا لِرُؤْيَتِهِ فَإِنْ غَبِيَ عَلَيْكُمْ فَعُدُّوا ثَلَاثِينَ »
“Ne jeûnez pas avant d’avoir vu la nouvelle lune, et ne rompez pas votre jeûne avant d’avoir vu la nouvelle lune ».
Et il a dit : « Jeûnez quand vous le voyez (le nouveau croissant lunaire) et rompez votre jeûne quand vous le voyez. S’il y a des nuages (que le ciel est couvert et qu’il empêche cette vision), comptez trente (complétez les mois à trente jours)”.

Par exemple, si les nuages recouvrent le croissant, et que les musulmans ne le voient pas malgré qu’il se trouve réellement derrière ces nuages selon les calculs astronomiques, alors nous ne rompons pas le jeûne et devrons jeûner le trentième jour (car le croissant n’a pas été observé).

Je le répète, voir le hadith: 
‎«فَإِنْ غُبِّيَ عَلَيْكُمْ فَأَكْمِلُوا عِدَّةَ شَعْبَانَ ثَلَاثِينَ»“… 
“S’il le ciel est nuageux, alors complétez le mois de Sha’ban à trente jours“.  
Ceci est valable même si le croissant est bien apparu selon les calculs astronomiques.

2- Nous sommes conscients qu’à travers le calcul astronomique, nous pouvons déterminer très précisément lorsque se produit la conjonction, quand naît le croissant, quand il disparaît, et ce combien de temps après le coucher du soleil. Mais le texte légal ne renvoie pas au phénomène cosmique (la naissance du nouveau croissant) mais plutôt à la vision du nouveau croissant (la nuance est très importante).

Afin d’illustrer ces propos il suffit de prendre l’exemple des temps de prières quotidiennes pour lesquels le texte législatif mentionne le phénomène cosmique, et non la vision de ce phénomène :
‎«  أَقِمِ الصَّلَاةَ لِدُلُوكِ الشَّمْسِ »
“Accomplis la prière (salât) au déclin du soleil”. [Sourate Al-Isra’, verset 78].
‎« إِذَا زَالَتِ الشَّمْسُ فَصَلُّوا »
“Prie quand le soleil a passé le méridien”.

La prière dépend ainsi de l’instant où le phénomène décrit se produit, et il faut donc prier dès vérification de l’entrée du temps (de l’apparition du phénomène) quel que soit le moyen utilisé. Que l’on observe le soleil au moment du passage du méridien (zawal) ou l’ombre des objets, comme indiqué dans les hadiths, et que la prière est accomplie après cela, alors elle est valide. Si par contre on se réfère au calcul astronomique et que par se biais on affirme que l’heure du passage du soleil au méridien est telle ou telle, et qu’en regardant notre horloge sans sortir pour observer le soleil ou les ombres des objets, la prière est également valide.

En effet, il s’agit ici de vérifier que le temps est bien rentré par n’importe quel moyen car ce qui nous intéresse est l’entrée du temps (l’apparition du phénomène décrit dans les textes nous permettant d’affirmer que le temps est entré). Allah nous a ainsi demandé de prier après que le temps alloué à la prière commence, et nous laisse déterminer ce temps sans préciser comment (imposer de moyen).

C’est pourquoi si on prie après avoir constaté l’entrée du temps alloué à la prière en observant le soleil ou l’heure sur notre montre (et un calendrier déterminé par les calculs), alors la prière est valide car le texte a législatif ne renvoie pas à l’observation mais au phénomène cosmique. Et ceci est différent du texte législatif concernant le début et la rupture du jeûne qui renvoie explicitement à la vision( l’observation).

3- Quant au témoin qui peut être confus sur la question, pouvant ainsi témoigner avoir vu la nouvelle lune alors qu’il ne l’a pas réellement vu (a vu autre chose). C’est au juge ou à la personne ayant le pouvoir d’annoncer le début et la fin du mois de vérifier les témoignages. Il analyse les témoignages, les comptabilise, sachant que plus le nombre est élevé plus la probabilité que la vision soit avéré est grande. Il vérifie la qualité de la vue des témoins, s’assure de la direction de l’arc du croissant lunaire qui a été observé, de la durée s’étant écoulée après le coucher du soleil, du lieu où elle a été aperçue, il s’assure de la qualité morale des témoins, de leur appartenance à l’islam, etc.

Muhammad ibn Abd al -Aziz nous rapporte de Ibn Abi Razmah de Al-Fadhl Ibn Musa de Sufyan de Simak de I’krima de Ibn Abbas rapporte :
« Un bédouin est venu voir le Prophète (ﷺ) et a dit : “J’ai vu la nouvelle lune“. Il (ﷺ) dit alors : “Attestes-tu qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu, et que Muhammad est Son serviteur et Messager“. à quoi le bédouin a répondu : “oui“. Et Le Prophète (ﷺ) a appelé à jeûner » [Sounnan An-Nasa’i].

‎« فَقَالَ رَأَيْتُ الْهِلَالَ فَقَالَ أَتَشْهَدُ أَنْ لَا إِلَهَ إِلَّا اللَّهُ وَأَنَّ مُحَمَّداً عَبْدُهُ وَرَسُولُهُ قَالَ نَعَمْ فَنَادَى النَّبِيُّ ﷺ أَنْ صُومُوا »

C’est ainsi qu’on vérifie le témoignage (et le inspecte le témoin), sans pour autant introduire le calcul astronomique dans le sujet. C’est-à-dire sans mentionner que le calcul astronomique a déterminé que la nouvelle lune est bien apparue, ou au contraire que le nouveau croissant lunaire n’est pas apparu, car l’introduction du calcul astronomique dans la question est contraire à ce qui a été mentionné dans le hadith du Messager (ﷺ) : 
‎« صُومُوا لِرُؤْيَتِهِ، وَأَفْطِرُوا لِرُؤْيَتِهِ، فَإِنْ غُبِيَ عَلَيْكُمْ فَعُدُّوا ثَلَاثِينَ »
“Commencez le jeûne en voyant le croissant [nouvelle lune] (du Ramadan), et arrêtez le jeûne en voyant le croissant [nouvelle lune] (de Chawwal), et si le ciel est couvert (et que vous ne pouvez pas l’apercevoir), complétez à trente jours le mois de Cha’ban”.

Le texte est clair, et il indique que le mois doit être complété à trente jours, même si dans l’absolu la nouvelle lune se trouve derrière les nuages, mais qu’il est impossible de la voir.

4- Quant à l’argumentaire qui consiste à s’appuyer sur les paroles du Prophète (ﷺ) « إِنَّا أُمَّةٌ أُمِّيَّةٌ، لاَ نَكْتُبُ وَلاَ نَحْسُبُ، الشَّهْرُ هَكَذَا وَهَكَذَا يَعْنِي مَرَّةً تِسْعَةً وَعِشْرِينَ وَمَرَّةً ثَلَاثِينَ » – ”Nous sommes une nation illettrée ; nous n’écrivons pas, et nous ne connaissons pas les comptes. Le mois est comme ceci et comme cela, c’est-à-dire tantôt de 29 jours et tantôt de trente jours” [Rapporté par Al Boukhari], pour prétendre à la compréhension à contrarier et mettre en évidence le fait que nous prenions la vision car nous n’écrivons pas et ne calculons pas, mais qu’en apprenant l’arithmétique nous pourrions alors prendre en considération les calculs astronomiques :

Cette compréhension du texte est incorrecte et est rejetée au vu de ce qui est connue dans l’Usul (science des fondements du droit), car il s’agit d’un sens invalidé (mu’atal) puisque la description du terme « analphabète » (« Umiyyah ») renvoie à la majorité (al-Ghalib). La plupart des arabes étaient ainsi analphabètes. De plus, ce sens est contredit par d’autres textes, comprenant le hadith : « فَإِنْ غُمَّ عَلَيْكُمْ فَأَكْمِلُوا الْعِدَّةَ ثَلَاثِينَ » – “et si le ciel est couvert (et que vous ne pouvez pas le voir), complétez à trente jours le mois de Cha’ban” [Rapporté par Al Boukhari].

Aucune restriction n’a été mentionnée, c’est-à-dire que si l’observation de la nouvelle lune n’est pas possible à cause des nuages, de la pluie ou de toute autre raison qui empêche l’observation, la législation impose de compléter le mois à trente jours, même si la nouvelle lune était dans l’absolu présente.

Par conséquent, la formulation (mantouq) du hadith est admise et le sens de contradiction (moukhalafa) est écarté. Le sens de contradiction (moukhalafa) ici est donc invalidé par deux choses : il décrit la majorité, et il y a une formulation d’un autre texte qui contredit cette compréhension.

Le raisonnement précédent est applicable dans plus d’un cas, à savoir le fait de rejeter une compréhension lié à un sens lorsqu’il s’agit d’une description de la majorité, ou s’il existe un autre texte le qui le contredit dans sa formulation, par exemple : 
‎« وَلَا تَقْتُلُوا أَوْلَادَكُمْ خَشْيَةَ إِمْلَاقٍ » – “Ne tuez pas vos enfants par crainte de la misère! C’est Nous seuls qui vous donnerons vos subsistances à vous et à eux. Les tuer, est sertes un grand crime” [Sourate Al-Isra’, verset 31].

Les termes “peur de la pauvreté” décrivent la majorité, car d’antan ils avaient l’habitude de tuer leurs enfants par peur de la pauvreté ; de plus ce sens (la compréhension qu’il est interdit de tuer que s’il y a la peur de la pauvreté) a été invalidé par la formulation d’un autre texte : « وَمَنْ يَقْتُلْ مُؤْمِناً مُتَعَمِّداً فَجَزَاؤُهُ جَهَنَّمُ » – “Et quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution sera alors l’Enfer, pour y demeurer éternellement ” [Sourate An-Nisa, verset 93].

Ce « sens » (qui peut impliquer la compréhension à contrario) est donc invalidé. Il n’est pas interdit de tuer les enfants par peur de la pauvreté, et permis de les tuer si les parents sont riches ! Au contraire, ceci est interdit dans les deux cas, que ce soit par pauvreté ou pour une autre raison. Et il en va de même pour le verset « لَا تَأْكُلُوا الرِّبَا أَضْعَافاً مُضَاعَفَةً » – “Ô vous qui croyez! N’utilisez pas les intérêts doublement (encore et encore)” [Sourate Al-Imran, verset 130].
Le terme “doublement” (« multiple ») décrit la majorité : ils ont utilisé les intérêts usuraires à plusieurs reprises. De plus le sens (qui restreint l’interdiction à l’usage multiple) a été invalidé par le texte «  وَأَحَلَّ اللَّهُ الْبَيْعَ وَحَرَّمَ الرِّبَا » – “Et Dieu a permis le commerce et interdit les intérêts” [Sourate Al-Baqara, verset 275].

Par conséquent, ce sens est invalidé, de sorte qu’il ne s’agit pas d’interdire uniquement l’usure multiple, et donc permettre l’usure minime. Au contraire, l’usure, quel que soit son montant ou sa fréquence, est illicite car le sens (permettant la compréhension à contrario) de “doublement” (« multiple ») est invalidé, comme nous l’avons dit.

Ainsi, le sens du terme « analphabète » (« Umiyyah ») est invalidé, comme nous l’avons expliqué, ce qui signifie que si l’observation n’est pas possible à cause des conditions météorologiques, le mois doit être complété à trente jours, que nous ayons la connaissance des calculs ou non.

5 & 6- […précisions concernant l’Eid ul-Fitr de l’année grégorienne 2022…]

7- Quant aux divisions existantes dans la vision :

a- Le désaccord est dû au non-respect d’une règle législative, pourtant claire ! Le Messager d’Allah (ﷺ) nous a expliqué l’obligation de suivre la méthode d’observation, et Il (ﷺ) a souligné cela en disant : 
‎« فَإِنْ غَبِيَ عَلَيْكُمْ فَعُدُّوا ثَلَاثِينَ »
“… et si le ciel est couvert (et que vous ne pouvez pas le voir), complétez à trente jours le mois de Cha’ban”.

Il est clair que le calcul astronomique doit être ignoré, car le texte exige l’achèvement du mois à trente jours si la nouvelle lune n’a pas été vue, puisque les conditions météorologique l’ont empêché ; et ce même si le calcul astronomique prouve sa présence dans l’absolu. Même dans ce dernier cas, il n’est pas correct de les utiliser (les calculs astronomiques), mais nous devons plutôt compléter le mois à trente jours comme indiqué dans les hadiths du Messager d’Allah (ﷺ) : 
« صُومُوا لِرُؤْيَتِهِ، وَأَفْطِرُوا لِرُؤْيَتِهِ، فَإِنْ غُبيَ عَلَيْكُمْ فَعُدُّوا ثَلَاثِينَ » – “Commencez le jeûne en voyant le croissant [nouvelle lune] (du Ramadan), et arrêtez le jeûne en voyant le croissant [nouvelle lune] (de Chawwal), et si le ciel est couvert (et que vous ne pouvez pas le voir), complétez à trente jours le mois de Cha’ban”.

Et Il (ﷺ) a dit : « لَا تُقَدِّمُوا الشَّهْرَ حَتَّى تَرَوْا الْهِلَالَ أَوْ تُكْمِلُوا الْعِدَّةَ ثُمَّ صُومُوا حَتَّى تَرَوْا الْهِلَالَ أَوْ تُكْمِلُوا الْعِدَّةَ » – “N’anticipez pas le mois jusqu’à ce que vous voyiez le croissant [nouvelle lune], ou que vous complétiez le nombre de jours. Ensuite, jeûnez jusqu’à ce que vous voyiez la nouvelle lune, ou que vous ayez complété le nombre de jours”. [Narré par Abou Dawoud].

Il (ﷺ) a dit : « إِذَا رَأَيْتُمْ الْهِلَالَ فَصُومُوا وَإِذَا رَأَيْتُمُوهُ فَأَفْطِرُوا فَإِنْ غُمَّ عَلَيْكُمْ فَصُومُوا ثَلَاثِينَ يَوْماً » – “Lorsque vous voyez le croissant [nouvelle lune] (du mois de Ramadan), commencez à jeûner, et lorsque vous voyez le croissant [nouvelle lune] (du mois de Shawwal), arrêtez de jeûner ; et si le ciel est couvert (et que vous ne pouvez pas le voir), alors jeûnez 30 jours”. [Rapporté par Mouslim].

Il existe de nombreux hadiths à ce sujet, et ils indiquent que ce qui compte dans cette affaire (déterminer la fin ou le début du mois) est l’observation de la nouvelle lune ou le fait de compléter le mois à trente jours. Le but de ces hadiths n’est pas d’enjoindre chacun à observer la nouvelle lune indépendamment, mais plutôt que c’est le témoignage qui fait office de preuve.

Il a été rapporté de manière authentique d’Ibn Umar, qu’Allah soit satisfait d’eux : “Les gens ont essayé de voir la nouvelle lune et il a informé l’envoyé d’Allah qu’il l’avait vu, alors il a jeûné et a ordonné aux gens d’observer le jeûne” [Rapporté par Abou Dawoud].

b- Quant à la deuxième raison, les musulmans ne sont pas unis par un Khilafah (Califat), et n’ont pas cet unique dirigeant capable de mettre fin aux divisions.

En étudiant les hadiths du Messager (ﷺ), cela apparaît très clairement.

Ahmad rapporte dans son Mousnad, d’après Hushaim d’après Abu Bichr d’après Abi Umair ibn Anas d’après des oncles à lui appartenant aux Ansar d’après les compagnons du Messager d’Allah (ﷺ) :
« غُمَّ عَلَيْنَا هِلَالُ شَوَّالٍ فَأَصْبَحْنَا صِيَاماً فَجَاءَ رَكْبٌ مِنْ آخِرِ النَّهَارِ فَشَهِدُوا عِنْدَ رَسُولِ اللَّهِ ﷺ أَنَّهُمْ رَأَوْا الْهِلَالَ بِالْأَمْسِ فَأَمَرَ رَسُولُ اللَّهِ ﷺ أَنْ يُفْطِرُوا مِنْ يَوْمِهِمْ وَأَنْ يَخْرُجُوا لِعِيدِهِمْ مِنَ الْغَدِ »
“Le croissant [nouvelle lune] de Chawwal nous a été caché (par les nuages), aussi nous nous sommes levés le lendemain matin en jeûnant. Puis une caravane venant de l’extérieur de Médine arriva vers la fin de la journée et les gens qui s’y trouvaient témoignèrent au Prophète (ﷺ) qu’ils avaient vu le croissant [de la nouvelle lune] la veille, et c’est alors qu’il (ﷺ) nous ordonna de rompre le jeûne et de nous rassembler pour l’Eïd le lendemain matin” [Rapporté par Ahmad dans son musnad].

Malgré les difficultés de communication entre les différentes contrées à cette époque, le « problème » a été immédiatement résolu par le Messager (ﷺ) (chef d’Etat) lorsqu’il (ﷺ) a ordonné aux musulmans de Médine de rompre le jeûne parce que la nouvelle lune a été vue dans le désert de Badiya. Puis Il (ﷺ) a ordonné aux musulmans de prier l’Eïd le jour suivant, parce que la délégation de Badiya est arrivée à Médine après que l’heure de la prière de l’Eïd soit passée ce jour-là.

Ceci s’est produit à une époque où le transfert d’informations d’une contrée à une autre prenait énormément de temps. Qu’en serait-il de notre situation aujourd’hui alors que les informations transitent à toute vitesse ? Si les musulmans avaient un calife et un seul État, ils seraient les serviraient Allah ensemble comme des frères, d’autant plus que l’unité des musulmans est une prescription islamique destinée à l’État, au groupe et à l’individu. Ainsi, l’union des musulman est une question fondamentale en islam !

Ce sont ces deux points qui répondent à la problématique de division au sein de la communauté (sur cette question), et il est du devoir des musulmans de fournir tous les efforts nécessaires pour y remédier, ceci afin qu’ils redeviennent la meilleure nation, tel qu’Allah l’a révélé dans Son Noble Livre : « كُنْتُمْ خَيْرَ أُمَّةٍ أُخْرِجَتْ لِلنَّاسِ تَأْمُرُونَ بِالْمَعْرُوفِ وَتَنْهَوْنَ عَنِ الْمُنْكَرِ وَتُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ » – “Vous êtes la meilleure communauté qu’on ait fait surgir pour les hommes. Vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez en Allah. Si les gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux, il y en a qui ont la foi, mais la plupart d’entre eux sont des pervers” [Sourate Al-Imran, verset 110].

En conclusion, je demande à Allah de guider tous les musulmans dans leurs affaires, ainsi que de les honorer par l’Islam et le rétablissement de leur Etat après une longue absence ; c’est alors qu’ils ne se diviseront pus dans l’obéissance à leur Seigneur, mais seront plutôt comme Allah les a décrit : « فَانْقَلَبُوا بِنِعْمَةٍ مِنَ اللَّهِ وَفَضْلٍ لَمْ يَمْسَسْهُمْ سُوءٌ وَاتَّبَعُوا رِضْوَانَ اللَّهِ وَاللَّهُ ذُو فَضْلٍ عَظِيمٍ » – “[Ces croyants] s’en sont retournés avec un bienfait et une faveur d’Allah, sans avoir été touchés par un mal. Ils ont suivi ce qui est agréé par Allah. Allah détient la Faveur Immense” [Sourate Al-Imran, verset 174].

Qu’Allah accepte vos adorations, Was-Salam Alaykum Wa Rahmatullah Wa Barakatuh.

Votre frère,

Ata Bin Khalil Abu Al-Rashtah

10 Chawwal 1443 AH
10/05/2022

Retranscription par Abou Zakaria

Lien vers la réponse sur la page Facebook de l’émir.