Le dirigeant du parti

بسم الله الرحمن الرحيم

Notion d’émir

La logique et surtout la législation veulent que tout groupe d’une certaine ampleur ait un chef, un leader.

D’après Abu Sa’id Al-Khudri : Le Messager d’Allah (ﷺ) a dit : Si trois personnes partent en voyage, qu’elles nomment l’une d’elles comme commandant.

Rapporté par Abu Daoud.

Le parti étant constitué de plusieurs dizaines de milliers de membres à travers le monde, il doit ainsi naturellement être structuré de manière conforme et méthodique. Le Hizb ut-Tahrir respecte ainsi les conditions de structuration de groupe, et en particulier de parti imposées par l’islam, permettant de garantir une gestion saine, cohérente et optimale de ses d’activités.

En somme, Hizb ut-Tahrir étant un parti politique, non pas un courant religieux (spirituel, juridique ou doctrinal), le terme « émir » ne renvoie donc pas à la notion de « guide » mais plutôt à une simple fonction administrative, celle de dirigeant du parti.

Comme tout groupe de cet ampleur et parti politique, le Hizb ut-Tahrir a ainsi un dirigeant. Son premier n’était autre que le fondateur du parti, le Sheikh Taqy ad-Dîn an-Nabahâny qui en assura la direction jusqu’à son décès en 1398H (1977G). C’est le Sheikh Abdul Qadeem Zallum qui le succéda à la tête du parti pour enfin laisser la place au dirigeant actuel le Sheikh Ataa Abu Rashta.

Le Sheikh Abdul Qadeem Zallum

Il est né dans la ville d’Al Khalil (Hébron) en 1342H ou 1924G.

Le Sheikh Abdul Qadeem b. Yusuf Bin Yunis b. Ibrahim Al Sheikh Zallum était un érudit renommé. Sa famille était connue pour sa piété. Son père, Hafiz Al-Quran, occupé le poste d’enseignant durant le califat ottoman. L’oncle paternel de ce dernier, Abdul Ghaffar Yunis Zallum, était d’ailleurs mufti à Al Khalil à cet époque.

La famille Zallum est l’une de celles qui sont chargées de la gestion de la mosquée Ibrahimi. C’est cette famille qui entre autres chargée de hisser le drapeau islamique sur le minbar les vendredis et à diverses occasions.

La califat ottoman avait en effet l’habitude de confier aux familles renommées d’Al Khalil la responsabilité de prendre soin de la mosquée.

Les premières années

Les quinze premières années de la vie de Sheikh Abdul Qadeem Zallum se sont déroulées dans la ville d’Al Khalil. Il a acquis l’éducation de base à la madrassah Ibrahimi d’Al Khalil, puis son père l’a envoyé à Al Azhar pour qu’il devienne un expert en droit islamique. Ainsi, à l’âge de 15 ans, il est parti pour Al Azhar au Caire. C’est en 1939G/1361H qu’il a obtenu son premier diplôme d’Al Azhar – Shahada tal Ahliya tal oula (le plus haut diplôme). En 1947G/1366H, il a obtenu le diplôme de Al ‘Aliya Li Kuliya tal Sharia’ d’Al Azhar, puis en 1949G, 1368H, il a obtenu la Shahada tal ‘Alamiya et s’est spécialisé dans le domaine judiciaire, ce qui équivaut à un doctorat.

Il a organisé un groupe de musulmans pendant la guerre israélo-palestinienne et a quitté l’Égypte pour la Palestine dans le but d’y combattre. Mais en arrivant sur place, il a appris que la guerre avait été arrêtée et qu’un accord de cessez-le-feu avait été conclu. Le Sheikh était très apprécié à l’université d’Al Azhar et était même surnommé « Mulk » (roi). Il a toujours été un excellent étudiant. Il s’est inscrit à la profession d’enseignant à son retour à Al Khalil en 1949G. Il a été associé à la Madarassah de Bethléem pendant deux ans. Il s’est ensuite déplacé à Al Khalil en 1951G et est devenu enseignant à la Madrassah Usama bin Ma’aqiz.

Sa rencontre avec le fondateur de Hizb ut-Tahrir

En 1952, le Sheikh Abdul Qadeem Zallum longuement échangé et débattu avec le Sheikh Taqy au sujet de la création d’un parti à Al Quds. Le Sheikh Zallum a rejoint le parti suite à sa fondation en 1956, et a fait partie de sa direction. C’était un orateur apprécié de tous et grandes foules venaient assister à ses prêches dans les mosquées. Le Sheikh a été désigné comme candidat à l’élection de la Chambre des représentants en 1954. De même, il a été candidat en 1956, mais l’État a truqué les élections et il a été déclaré perdant. Il fut arrêté et fut emprisonné à Al Jaffer Al Saharawi où il y passa de nombreuses années, avant d’être finalement libéré avec l’aide d’Allah (سبحانه وتعالى).

Il était le bras droit du fondateur du parti. La prédication a toujours été sa priorité, et ce quelles qu’en soient les risques. Turquie, Irak, Egypte, Jordanie ou Liban, son activité le poussait à voyager constamment.

Les défis à relever

Après la mort du fondateur, le devoir de diriger le parti a reposé sur ses épaules. Il a porté ce fardeau et la prédication a progressé de manière fulgurante. Sa zone d’action s’est élargie considérablement pour atteindre l’Asie centrale et l’Asie du Sud-Est. L’écho de ce message est même parvenu en Europe.

Il a continué a tenir les reines du parti jusqu’à l’âge de 80 ans. Sentant sa fin proche et après avoir consacré ~25 ans de sa vie à cette œuvre, il a décidé de démissionner de son poste de direction et d’organiser des élections pour élire le prochain dirigeant ; quelques jours après l’élection du nouveau dirigeant, il fut rappelé par Le Créateur.

Sa mort

L’éminant savant Sheikh Abdul Qadeem Zallum, est ainsi décédé à l’âge de 80 ans dans la nuit du mardi 27 Safar, 1424H correspondant au 29 avril 2003G. Lors de son décès, le nombre de personnes venues présenter leurs condoléances à Al Khalil – Abu Gharbiya Al Sha’rawi offrirent un spectacle sans précédent. Les gens venaient de diverses villes et villages. Des poètes et des écrivains ont écrit sur sa vie et ses œuvres. Des messages de condoléances ont été reçus du monde entier : De nombreux messages du Soudan, du Koweït, d’Europe, d’Indonésie, d’Amérique, de Jordanie, d’Égypte et d’autres pays encore. Au même moment, une foule immense s’est rassemblée à Beyrouth, au Liban, et à Amman, en Jordanie pou rendre hommage au Sheikh.

Le Sheikh (qu’Allah lui fasse miséricorde) était un homme courageux, audacieux et pieux. C’était un grand activiste, qui ne désespérait jamais. Il était tolérant, patient et aimable. Ses proches rapportent qu’il avait l’habitude de veiller la nuit pour rester en adoration. Il était extrêmement résolu et ferme dans la prédication. Il a vécu dans l’obscurité et dans l’épreuve. Les oppresseurs le poursuivaient sans relâche jusqu’à sa mort. Qu’Allah (سبحانه وتعالى) le comble de ses innombrables bienfaits, Amin.

Ses livres

I. Les fonds dans l’État islamique.

II. Ajouts au livre : Le système de gouvernement en Islam.

III. La démocratie est un système impie.

IV. Décision de Sharai’ concernant le clonage et la transplantation d’organes.

V. Méthodologie du Hizb ut-Tahrir pour apporter le changement.

VI. Hizb ut-Tahrir.

VII. Campagne américaine pour détruire l’Islam.

VIII. La croisade de George Bush contre les musulmans.

IX. La crise du marché boursier et les alternatives islamiques.

X. Le choc des civilisations est inévitable.

Le Sheikh Ataa Abu Rashta, émir de Hizb ut-Tahrir

Sheikh Abu Yasin Ataa ibn Khalil Abul Rashta, (né en 1943 à Ra’na, Hébron, en Palestine) ; est un juriste, érudit et écrivain. Il est l’actuel dirigeant du parti politique islamique Hizb ut-Tahrir.

Il est né dans une famille très pratiquante en 1943 dans le petit village de Ra’na, dans la région d’Hébron, dans les territoires palestiniens. Il a été le témoin direct de la destruction israélienne de Ra’na en 1948 et a ensuite déménagé avec sa famille dans un camp de réfugiés près d’Hébron.

Il a terminé ses études primaires et moyennes dans ce camp de réfugiés. Il a ensuite obtenu son premier certificat d’enseignement secondaire en 1960 à l’école Al Hussein Bin Ali à Hébron, puis son certificat d’enseignement secondaire général à l’école Ibrahimiya à Jérusalem en 1961.

Le Sheikh Ataa Abu Rashta a ensuite rejoint la faculté d’ingénierie de l’université du Caire en Égypte et a obtenu un diplôme en génie civil en 1966. Après avoir obtenu son diplôme, Sheikh Ataa Abu Rashta a travaillé dans un certain nombre de pays arabes en tant qu’ingénieur civil et a écrit un livre sur le calcul des quantités dans le cadre de la construction de bâtiments et de routes.

Adhésion au Hizb ut-Tahrir

Le Sheikh Ataa Abu Rashta a rejoint le Hizb ut-Tahrir au milieu des années 1950 et a ensuite milité au sein du parti dans tout le monde arabe. Il a travaillé en étroite collaboration avec le Sheikh Taqy ad-Dîn an Nabahâny, le fondateur de Hizb ut-Tahrir, et le Sheikh Abdul Qadeem Zallum, qui est devenu le leader du Hizb ut-Tahrir après la mort du Sheikh an-Nabahâny en 1977. Dans les années 1980, il était un membre important de Hizb ut-Tahrir en Jordanie et a été nommé porte-parole officiel du parti.

Le Sheikh Ataa Abu Rashta a joué un rôle de premier plan en Jordanie pendant la guerre du Golfe persique. Il a organisé de nombreuses conférences, rencontres et débats dans des lieux publics dans tout le pays. Il a débattu de l’invasion du Koweït par l’Irak à la mosquée de Jérusalem à Amman, où il a donné une conférence intitulée The Neo-Crusader Assault on the Arabian Peninsula and the Gulf. Il était régulièrement détenu par les autorités jordaniennes.

En 1994, dans une interview, le Sheikh Ataa Abu Rashta a déclaré : « L’établissement du califat est désormais une demande générale parmi les musulmans, qui y aspirent : l’appel à un gouvernement islamique (le califat) est répandu en Égypte, en Syrie, en Turquie, au Pakistan, en Algérie, etc. Avant que le Hizb ut-Tahrir ne lance sa carrière, le sujet du califat était inconnu. Cependant, le parti a réussi à établir son leadership intellectuel, et maintenant tout le monde a confiance en ses idées, et en parle : cela est clair dans les médias du monde entier ».

Son leadership

Abu Rashta est devenu le dirigeant de Hizb ut-Tahrir le 13 avril 2003, après la mort du Sheikh Abdul Qadeem Zallum.

Depuis qu’il a pris la tête du parti, il s’est exprimé lors de conférences dans le monde entier, notamment en Indonésie, au Pakistan et au Yémen.

Plus récemment, il s’est adressé aux musulmans de Syrie en janvier 2013. Il a exposé les plans des puissances mondiales qui, d’une part, soutiennent Assad et, d’autre part, travaillent à l’installation d’un régime vassal ; et a motivé les musulmans de Syrie à maintenir leur lutte sincère contre le régime et à s’accrocher à l’Islam.

Il se distingue également par le fait qu’il a écrit sur le sujet de la mise en œuvre pratique des solutions islamiques à de nombreuses problématiques actuelles, telles que l’industrialisation et l’éducation dans le monde musulman.

Sheikh Ataa aborde régulièrement des questions politique d’importance mondiale, des questions économiques et des questions de droit islamique.

Ses livres

I. Crises économiques – la réalité et la perspective de l’Islam.
Un document de 40 pages rédigé après la crise économique de 2008.

II. Facilitation dans les principes de l’exégèse.
Un ouvrage de 460 pages comprenant un bref traité sur les principes du tafsir suivi de leur application à travers le tafsir de la sourate al-Baqarah. Il a écrit ce merveilleux ouvrage alors qu’il était en prison en Jordanie.

III. Facilitation de l’acquisition d’une compréhension de la science de Usul al-Fiqh.
Un ouvrage de 350 pages présentant le sujet autrement compliqué de Usul al-Fiqh dans un langage et une structure plus simples pour servir d’introduction au sujet.

IV. La politique d’industrialisation et la perspective islamique de la construction industrielle de l’Etat.

Abou Zakaria